Qu'est-ce que pourrait être la psy-prométhéenne ?

Qu’est-ce que la Psy-Prométhéenne ?

Une psych-analyse novatrice  et subversive !

"Soyez vous-mêmes, tous les autres sont déjà pris !" O.Wilde

Lien vers l'article original : http://psy-promethee.blogspot.com/2016/12/quest-ce-que-la-psy-prometheenne.html

Préambule :

La psych-analyse, en tant qu’analyse de la psyché, littéralement est l’étude des phénomènes conscients et inconscient d’une personne.

  Ces dernières années, et à très juste titre parfois, la psychanalyse, freudienne notamment a subi de nombreuses attaques. Celles-ci portaient tantôt sur une critique de fond : remise en cause des concepts, de la pratique et de manière plus intéressante, sur la prétention de la psychanalyse à se prévaloir comme science ; Tantôt ce sont des critiques tenant essentiellement à la forme, à des questions de morale subjective quand ce n’était tout simplement que des attaques ad hominem – de ces dernières je ne ferai pas état, car elles n’ont guère d’importances autre que pour la polémique.

(Coupure) Face à elle, justement il nous faut construire une analyse de la psyché, une nouvelle approche de la psychanalyse, qui soit prométhéenne.

  Donc, s’il y a ici psychanalyse, c’est dans l’objectif de sortir justement du « tout psychanalytique », qui nous enferme dans l’analyse purement totalitaire d’une étude psychologique unique, elle-même névrosée de part son absence de pluralité et son replis qui laisse un rendu fade d’un monde où tout se psychologise…

  La psychanalyse prométhéenne, c’est offrir une vue neuve, non victimaire, sans aucune prétention à la scientificité absolue – car impossible et qui sorte le patient du psychologisme, pour qu’enfin il devienne indépendant.

  Quant à Freud ou bien Jung, Lacan ou d’autres, il ne s’agit pas d'en faire purement et simplement l’économie par effet de mode, mais plutôt de les intégrer – si et seulement si nécessaire – dans une réflexion plus large, de manière non dogmatique.

Une psych-analyse, Phi-analyse, globale.

  La psyché, doit être comprise comme une catégorie historique produite par la praxis. C’est-à-dire que nos comportement, attitude, névroses, sentiments (qui sont construction, comme le sentiment amoureux, par exemple), etc. sont le produit d’un résultat historique, d’une phylogénèse (histoire de l’espèce) qui surplombe l’ontogénèse (histoire de l’individu). Ceux-là, s’expliquent aussi du fait de notre caractère d’êtres sociaux, fondamentalement. Une étude psychanalytique qui ne prendrait pas en compte l’aspect socio-économique et dans le même temps la volonté individuelle, manquerait à tout un pan de ce que vit et peut vivre l’individu.

  Et la phi-analyse alors ? Et bien, c’est s’autoriser à pratiquer une analyse du psychisme, qui prend justement appui sur la philosophie. C’est-à-dire sur une discipline qui ne se borne pas à l’analyse purement individuelle et abstraite mais qui propose une compréhension horizontale et verticale de l’inscription de l’individu dans un monde donné. C’est la possibilité d’une analyse radicale qui apporte des réponses sérieuses.

  Pour faire bref.

Psychanalyse prométhéenne V.S Psychanalyse Procustéenne.

Pourquoi ai-je choisi ces deux figures d’abord ?
Et qu’est-ce que j’entends mettre derrière cela, plus précisément ?

Le lit de Procuste

La psychanalyse Procustéenne –

  Si j’ai choisi la figure de Procuste, c’est parce qu’il symbolise le conformisme et pire l’uniformisation. Il est l’incarnation de la réduction de l’Homme à un seul modèle. (Ce modèle, de la psyrose*, qui catégorise à coup de grands concepts tous les individus, et les rends soumis, dociles et uniformisés. )

  La psychanalyse Procustéenne désigne deux formes de thérapie psy :

-       D’un côté, les thérapies plus classiques : psychanalyse, psychologie, psychiatrie… Qui toutes dès leurs origines ou dans la déviance de leur pratique ont conduit à une uniformisation des patients, perçu non plus comme des sujets mais comme des objets. Toutes, victimisent, enferment les patients et leur entourage… soit par des concepts abstrait, soit par la psyrose – idéologie dominante psy – soit par la médication…

-       De l’autre, les formes diverses et multiples de thérapies rattachées au développement personnel. Là encore on trouve parmi celle-ci des choses éminemment intéressantes. Comme pour les thérapies citées au-dessus, j’use d’ailleurs de certains de ces outils dans ma pratique. Le problème n’étant jamais l’outil (un couteau peut sauver ou tuer, dans le second cas, ce n’est jamais le couteau que l’on juge et enferme, mais celui qui l'a utilisé…).  La critique que je tiens à formuler plutôt tient au fait que dans ces nouvelles thérapies, tout n’est que « positif » - il y a un renoncement à la négation et à la négativité, pourtant absolument nécessaire. Là-encore c’est la philosophie qui vient nourrir et enrichir l’analyse, pour trancher vis à vis d’un paradigme ambiant à tendance « new âge » qui est incapable de nommer les maux. Nous y reviendrons plus bas.
      Ces thérapies sont celles qui formulent eux-mêmes leur propre aliénation discursive en imposant un paradigme unique dans lequel on entre soit avec des ailes d’ingénu soit l’on ressort en se sentant incompris…

Ce sont ces thérapies, orientées ainsi, cette psychanalyse Procustéenne donc, que je remets en cause. Celle-ci est victimaire, castratrice, totalitaire et n’exploite pas correctement le potentiel humain en le raccrochant toujours à son passé comme produit négatif. Par d’autres aspects, elle est aliénante par le discours dogmatique qu’elle proclame par suggestions (phénomène hypnotique) et auquel les patients se sentent contraint d’adhérer pour aller mieux : « je dois m’efforcer de me dire que ça va, tout va bien, je vais bien ! ». Enfin, elles confondent dans le cas de la relaxation, exercices improductifs, pseudo-méditatif et relaxation réelle… S’étendre sur un tapis de fitness en faisant de grandes respirations, à moins de s’être aliéné au discours ambiant, à bien plus souvent le don d’agacer que de relaxer…Au contraire, la relaxation est quelque chose de très simple, qui se trouve non pas dans ce qu’on doit s’obliger à faire, mais dans le fait de se déshabituer de  la routine qui nous fait oublier ce qui nous faisait autrefois vibrer : une fois encore la philosophie (qui manque à tous les psychologue, psychiatre et autres amateurs de développement personnel, sauf lorsqu'elle est mascarade philosophique au sens de "pensée orientales" et non comme "longue marche du Concept"...) nous est d’un grand secours.

  Idem, il n’est pas question ici de philosophie au sens de « manière de vivre – philosophie de vie », mais comme outil performant de compréhension du monde, qui intègre le sujet dans une radicalité d’existence profonde ! Ce n’est pas de la philo « low cost » du café-philo dont nous avons besoin, mais de la grande philosophie, comme de la grande littérature… Du moins pour le praticien, le patient lui n’a pas à maîtriser, à aucun moment, tout cela,… Cernez juste que c’est un outil essentiel pour le praticien, bien qu’invisible pour ceux qui n’y sont pas formés. Rien d’ésotérique là-dedans ! Nous ne sommes pas tous formés ou autodidactes en philosophie, la vraie philosophie, tout simplement.

  Bien des livres ou des films vous ont sans doutes marqués davantage que ne le fera jamais une quelconque thérapie… C’est aussi cela qu’il faut rechercher… et se relaxer, ça peut simplement être profiter d’un jour de repos en faisant ce que l’on aime, y compris et surtout si c’est être en caleçon à manger dans son canapé (exemple d’un patient).

Prométhée portant le feu.

La psychanalyse Prométhéenne –

Qu’en est-il maintenant de cette Psy-prométhéenne ?

  Prométhée d’abord est la figure mythologique de ce qui a permis à l’Homme d’être ce qu’il est, à partir pourtant d’un manque. Le récit relate qu’ayant tout donné aux autres animaux pour survivre dans la nature, Prométhée et Epiméthée, oublièrent l’Homme… Prométhée vola alors le feu et la technique pour les donner à l’Homme. Celui qui n’avait rien aux origines, allait alors devenir par la praxis, le "maître du monde".

  La psychanalyse prométhéenne c’est renouer avec l’humanité et en découdre avec l’antihumanisme névrosé, du « tous malades », « tous mauvais », « tout psychanalytique » (au sens Procustéen) – C’est accepter aussi que la thérapie psy n’a pas réponse à tout et peut avoir tort !

Et bien, malgré l’emploi de mot compliqué, mais nécessaire puisqu’ils décrivent le plus parfaitement le réel, c’est très simple. La psychanalyse prométhéenne s’emploie à ne pas être une analyse victimaire. Ainsi elle veut rompre avec la maladie comme support du patient qui ne vit pour lui et pour ses proches qu’autour de celle-ci… Et ce n’est pas en le victimisant, que cela s’arrange.

  Alain Valtério, auteur de Nevrose Psy, montre comment il a permis à une anorexique de retrouver une alimentation normale en lui répondant simplement ce qu’aucun des autres psy’ qu’elle avait côtoyé n’aurait osé faire : « mange, sale gamine ! ». Un choc, qui montra à celle-ci qu’elle existe en dehors de la maladie sans doutes, chose à laquelle elle s’était réduite dans laquelle elle se complaisait inconsciemment probablement – puis chose à laquelle son entourage l’avait réduite, tout en lui trouvant mille excuses.

  Alors, il s’agît bien entendu de mesurer tout propos et de faire un travail de dialogue correct. Mais c’est là un élément de compréhension rapide qui montre que plus que jamais il est nécessaire de sortir de la culture de l’excuse. Pas plus qu’un patient n’a à s’excuser d’être (dépression, manque de confiance etc.) pas davantage un malade ne doit contraindre son entourage à cesser d’exister.

  La psychanalyse prométhéenne redresse l’Humain – avec Amour ou à coup de pieds aux fesses, la priorité étant le bien-être réel et non de façade du patient ! Pour cela il faut rompre avec la psychanalyse procustéenne et sa maladie infantile : le développement personnel abstrait.

  La psychanalyse prométhéenne c’est chercher à se dépasser tout en se nourrissant de ce qui nous a précédé (en nous-même, et dans notre héritage collectif).

  Enfin, c’est aussi une compréhension de la personne en tant qu’individu qui jamais n’évolue au milieu de rien, mais dans un temps, une époque et une société donné, avec des composantes sociales et historiques fondamentales. Bref, c’est la prise en considération de ce que le philosophe Michel Clouscard nommait « l’inconscient de l’inconscient » - celui qui surplombe l’inconscient subjectif et la morale subjective.

 

«  Voici donc la véritable base du respect devant la flamme : si l’enfant approche sa main du feu, son père lui donne un coup de règle sur les doigts. Le feu frappe sans avoir besoin de brûler. Que ce feu soit flamme ou chaleur, lampe ou fourneau, la vigilance des parents est la même.[...] Au fur et mesure que l’enfant grandit, les interdictions se spiritualisent : le coup de règle est remplacé par la voix courroucée ; la voix courroucée par le récit du danger d’incendie, par les légendes sur le feu du ciel.[...] L’enfant veut faire comme son père, loin de son père et de même qu'un petit Prométhée il dérobe des allumettes. Il court alors dans les champs et, au creux d'un ravin, aidé de ces compagnons, il fonde le foyer de l'école buissonnière.

  L’enfant des villes ne connaît guère ce feu qui flambe entre deux pierres. [...] Il peut échapper à ce complexe de Prométhée dont j’ai souvent senti l’action. Seul ce complexe peut nous faire comprendre l’intérêt que rencontre toujours la légende, en soi bien pauvre, du père du Feu. [...] Nous proposons donc de ranger sous le nom de complexe de Prométhée toutes les tendances qui nous poussent à savoir autant que nos pères, autant que nos maîtres, plus que nos maîtres. »

 Gaston Bachelard psychanalyse du feu

La psychanalyse prométhéenne que je propose, c’est se nourrir du passé plutôt que le percevoir comme un élément négatif, pour comprendre le présent et appréhender correctement le futur et son propre devenir.

  Pour en découvrir davantage… Prenez rendez-vous !

   

  Une radicalité profonde de l’anthropologie aux évangiles, en passant par les textes antiques... l'héléno-christianisme enrichi de la critique de l’économie politique qui replace le Corps-sujet, dans un monde complexe où il est à la fois sujet et corps, toujours liés.

  Aussi, et enfin, une pratique d'une hygiène de vie globale est à mettre en place pour escompter un devenir psychique positif, car l'Homme est une totalité et tout Homme doit chercher à devenir un être complet.

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Loïc Chaigneau
©12 Décembre 2016 - Tous droits réservés.

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*Concept développé par le Psychologue Alain Valtério, qui met en garde contre les effets de la psychologisation sur les mentalités.  Période du « tout psychanalytique », en un seul sens donné – comme si la psychologie était une science exacte, celle du « bien faire », qui ne peut prendre qu’une seule direction.